Matières grasses, cancer et huile d’olive : quel est le lien ?

Posted: mai 15, 2024 By:

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Matières grasses, cancer et huile d’olive : quel est le lien ?

Eminent médecin connu pour ses travaux dans les domaines de la gériatrie, du maintien de la santé et de la prévention des maladies, David A. Lipschitz  fait le lien entre les graisses alimentaires et les cancers les plus fréquents. La plupart des informations proviennent de son sur la consommation de matières grasses dans différents pays. Ceux dont l’apport en graisses est le plus élevé sont également ceux où les cancers du sein, de la prostate et du rein sont les plus nombreux.

Huile d'olive

Au cours des 50 dernières années, l’incidence de tous ces cancers a augmenté alors que celle des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux a diminué. Comment l’expliquer ?

Principalement par le changement de composition des graisses dans notre alimentation. Quand j’étais jeune, dans les années 50, raconte David A. Lipschitz, 30 % de l’apport calorique d’une alimentation ordinaire étaient fournis par les lipides, dont 60 % provenaient de graisses saturées présentes dans la viande rouge, le lait, le beurre et le fromage.

À cette époque, le lien entre crise cardiaque et cholestérol a été mis en évidence et on pensait que l’apport en graisses saturées était le principal facteur de risque dans l’alimentation. Parallèlement, il est apparu que les huiles végétales à forte teneur en matières grasses polyinsaturées diminuaient le cholestérol et réduisaient de façon considérable le risque de crise cardiaque et d’AVC. En conséquence, nous avons commencé à manger moins de viande rouge, de fromage et d’acides gras saturés, et à augmenter la quantité d’acides gras polyinsaturés, comme l’huile de maïs ou la margarine. Et, comme prévu, le nombre de décès dus à des crises cardiaques a diminué de 50 % chez les hommes et a régressé modérément chez les femmes.

Mais, alors que la composition des graisses consommées a changé, l’apport journalier, lui, est resté le même. Aujourd’hui, les acides gras polyinsaturés constituent 60 % des matières grasses. Alors que les crises cardiaques et les AVC ont diminué, l’effet sur l’espérance de vie n’a pas été aussi flagrant, et sur la même période, l’incidence du cancer a augmenté, y compris pour les cancers des poumons (presque toujours liés au tabagisme), du sein, du côlon et de la prostate.

Serait-il possible que le changement de la composition des matières grasses consommées ait réduit le risque de crise cardiaque tout en augmentant celui de cancer ? De toute évidence, la réponse est oui.

Plus récemment, on s’est penché sur le régime alimentaire méditerranéen, dans lequel l’apport de matières grasses ne diffère pas beaucoup de celui des États-Unis, mais où le risque de crise cardiaque, d’AVC ou de cancer est moindre. La principale différence entre les deux régimes alimentaires est directement liée à l’huile d’olive. L’huile obtenue à partir de maïs, de tournesol, de carthame ou encore de soja est exclusivement polyinsaturée alors que l’huile d’olive est mono-insaturée.

Les acides gras polyinsaturés s’oxydent facilement, c’est-à-dire qu’ils produisent un composé toxique appelé radical libre qui engendre une grave détérioration cellulaire, première étape dans la possible transformation en tumeur maligne. En revanche, l’huile d’olive mono-insaturée ne s’oxyde pas, ne détériore pas les cellules et donc, n’augmente pas le risque de cancer.

En tenant compte de toutes ces informations, le message est clair. Pour rester en bonne santé, il ne faut pas seulement réduire l’apport en matières grasses, mais également veiller au type de matières grasses consommé. Les graisses saturées, les gras trans (margarine et graisses alimentaires) et les graisses polyinsaturées sont moins bonnes pour la santé que les graisses mono-insaturées. C’est pourquoi David A. Lipschitz suggère de remplir nos placards d’huile d’olive.

Faites revenir vos aliments dans de l’huile d’olive, utilisez-la dans une vinaigrette, mettez-en sur du pain avec du poivre pour remplacer le beurre. Les bénéfices pourraient être énormes et vous assurer une meilleure, et peut être plus longue, vie.

Le docteur David Lipschitz est le directeur médical du Mruk Family Education center on aging (centre d’éducation de la famille Mruk sur le vieillissement) et de la Fairlamb Senior Health Clinic (clinique de la santé pour les personnes âgées Fairlamb).