Huile d’olive Nature et Progrès, une huile d’olive naturelle

Posted: mai 30, 2024 By:

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Mai

Huile d’olive Nature et Progrès, une huile d’olive naturelle

Nature et Progrès

Pendant 10 ans, de 2014 à 2024, le Domaine Les Opies a été membre de la fédération Nature & Progrès. Si certains labels bio suscitent le doute aujourd’hui dans l’univers des huiles d’olive bio, c’est parce qu’ils sont souvent en prise directe avec une logique économique contredisant la démarche écologique. la Fédération Nature et Progrès, pionnière de l’agriculture biologique et fer de lance de l’agriculture naturelle, se positionne dans une démarche résolument différente. L’huile d’olive Nature et Progrès est avant tout une huile d’olive naturelle.

Les enjeux financiers des structures labellisantes, pouvant les assujettir à leurs propres intérêts, sèment le doute dans l’esprit des consommateur d’huile d’olive. Quelles sont les garanties réelles de la qualité des huiles d’olive certifiés par un label Agriculture biologique? Qui garantit quoi? Existe-t-il un possible conflit d’intérêt entre le producteur et l’organisme de certification? Avec ces interrogations, c’est malheureusement l’intégralité de la filière bio qui est parfois remise en question, au détriment des acteurs soucieux de leur production et de sa qualité.

La garantie qualité de Nature & Progrès

 

Bien au delà d’un label ou d’une certification, Nature et Progrès est une fédération d’associations pour le développement d’une agriculture biologique, dans « le respect du vivant ». Un concept où l’homme est pensé au cœur de la nature. Compte tenu de la confusion qui touche le concept d’agriculture biologique dans l’économie contemporaine, il serait probablement plus juste de parler, pour Nature et Progrès, d’agriculture naturelle.

Quelle différence entre une huile d’olive Nature et Progrès et une huile d’olive bio ?

D’abord et c’est un comble, les producteurs d’huile d’olive Nature et Progrès ne sont pas autorisés à utiliser le terme d’Agriculture biologique et c’est en partie pour cette raison que nous avons quitté la fédération en 2024. Rappelons que Nature et Progrès n’a ni plus ni moins qu’inventé et développé le concept d’agriculture biologique dans les années 50. Les Pouvoirs publics, « conseillés » par le lobby agro-alimentaire, ont décidé que seuls les agriculteurs certifiés AB pouvaient se réclamer de l’Agriculture biologique.

Plutôt que de faire appel à un service certificateur, Nature et Progrès a choisi de gérer sa mention collectivement à travers un Système Participatif. Et c’est sans doute là qu’est son principal point de faiblesse car le risque de conflit d’intérêt n’est pas nul dès lors que l’on contrôle un exploitant qui pourrait vous contrôler à l’avenir. Par sa charte et ses cahiers des charges, Nature et Progrès entend garantir un mode de production et de transformation fidèle aux principes de l’agriculture biologique telle que la défini l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements).

Les critères de comparaison

Nature et Progrès et le label AB sont tous deux des certifications liées à l’agriculture biologique et à la production alimentaire, mais ils ont des approches différentes. Nature et Progrès est une association qui promeut l’agriculture biologique et les pratiques respectueuses de l’environnement. Le label AB est une certification officielle de l’Union européenne qui garantit que les aliments ont été produits selon des normes biologiques spécifiques.

  • Certification : Au sein de Nature et Progrès, la certification est participative. Le contrôle est opéré chaque année par des membres selon le principe du volontariat ou du tirage au sort. En Agriculture biologique, la certification est effectuée par un organisme tiers.
  • Documents cadres : Cahiers des charges + charte pour Nature et Progrès, règlement Européen 834/2007 et 889/2008 pour la certification AB.
  • Productions encadrées :Les deux certifications portent sur les cultures, les élevages, les produits transformés, et jusqu’aux cosmétiques et produits d’entretien chez Nature et Progrès.
  • Mixité : La mention Nature et Progrès certifie des exploitations tandis que AB certifie des productions. Un domaine oléicole qui produirait des huiles d’olive bio et d’autres non bio ne pourrait donc pas prétendre à la certification. Ce mélange des genres n’est pas un problème pour la mention AB.
  • Culture : Les deux certifications interdisent le recours aux OGM, aux engrais et pesticides de synthèse. Les domaines oléicoles affiliés à Nature et Progrès doivent se trouver, au moins, à une distance de 500 mètres des principales routes de circulation.
  • Volet économique, social et environnemental : non prise en compte par la certification AB, la dimension économique, sociale et environnementale fait partie des points forts de la charte N&P. La mention contrôle la décence des conditions de travail, privilégie les entreprise à taille humaine, les circuits courts, l’éco-construction, la gestion durables des biens communs (eau, énergie, sol) et la réduction des déchets. Enfin, elle encourage l’entraide et le lien social.

La transparence envers les consommateurs d’huile d’olive

La boussole NESO est un instrument favorisant la transparence dans les relations entre les producteurs et les consommateurs, instaurant ainsi un partenariat de confiance. Son rôle consiste à évaluer la cohérence des actions et à les orienter vers une évolution positive. Cet outil incarne les valeurs de responsabilité et de solidarité. Elle présente les quatre grands axes façonnant la charte de la Fédération Nature et Progrès :

  • Naturel : respect de l’environnement, des animaux et des équilibres naturels;
  • Energie : promotion des techniques d’éco-construction et des énergies renouvelables et lutte contre le gaspillage des ressources;
  • Social : solidarité et collaboration des producteurs et artisans;
  • Origine : économie à petite échelle, partage des savoirs, circuits courts, autonomie et transparence envers le consommateur.

La boussole NESO du Domaine Les Opies en 2024

Un au revoir, pas un adieu

En 10 ans, du chemin a été fait. Au moment de quitter la fédération, nous pouvons être fier du travail accompli et remercier l’ensemble des membres que nous avons rencontrés et avec lesquels nous avons partagé un bout de chemin. Mais ne nous leurrons pas, la fédération Nature & Progrès souffre d’un certains nombre de handicaps et sa survie même nous semble menacée. Repliée sur elle même, elle peine à faire valoir ses valeurs auprès du grand public. Les contraintes de participation qu’elle impose aux membres ont fait pencher la balance « avantages / inconvénients » du mauvais côté.

Le point crucial qui nous a conduit à quitter la mention est l’obligation pour chaque exploitant de contrôler l’exploitation d’un autre membre une fois par an. Nous n’avons pas l’âme d’un contrôleur et ce n’est pas un travail que nous pensons pouvoir faire correctement. Soit dit en passant, au Domaine Les Opies, nous n’avons jamais eu le sentiment d’avoir été contrôlé comme il se devait, au cours des 10 dernières années passées chez N&P. Nos contrôleurs étaient, pour la plupart, des gens d’une richesse énorme, mais ils n’étaient au fond pas plus « contrôleur » que nous.

Nous pensons qu’un contrôle digne de ce nom ne peut être fait par une personne non initiée au contrôle et que la contrainte est contreproductive. Contraindre c’est prendre le risque que les contrôles soient mal faits, or la légitimité de la mention dépend, en grande partie, de la qualité du contrôle. Un contrôle basé sur le volontariat, sur une véritable formation et motivé par l’attribution d’avantages permettrait de renforcer leur qualité et de participer à l’amélioration de la légitimité de la mention.

Autre problème qui nous a conduit à quitter la fédération : sa très faible notoriété. Si l’image de Nature & Progrès est excellente, la « marque » et le logo Nature & Progrès sont méconnus voire inconnus des consommateurs et des distributeurs de produits bio, un comble dans le petit univers de l’agro-écologie ou tout le monde est sensé se connaître. Or quand on adhère à un label et qu’on le paie, c’est d’abord pour capitaliser sur son image et sa notoriété.

Un label pour l’Agriculture Naturelle ?

Ne nous leurrons pas, l’agriculture biologique d’aujourd’hui a le même esprit que l’agriculture conventionnelle et se rapproche dangereusement de l’agro industrie. Elle promeut une production intensive et orientée vers la productivité, visant exclusivement à optimiser les bénéfices. Une proportion significative des cultures biologiques est désormais sous la gestion de vastes exploitations spécialisées dans la culture exclusive de produits destinés à l’exportation. Gageons que, dans quelques années, le label AB n’aura plus guère de sens ni dans l’huile d’olive, ni ailleurs.

Dans cette perspective, un nombre croissant d’adhérents Nature et Progrès, dont nous faisions partie, ne serait pas contre l’idée d’abandonner le combat autour de l’appellation « Agriculture biologique » au profit de celui d’Agriculture Naturelle. Cette appellation, plus transparente, permettrait :

  • de se démarquer de la notion d’agriculture biologique pervertie par l’agro industrie,
  • d’identifier clairement et légalement les exploitations n’ayant aucun recours à la chimie, même celle d’origine naturelle.